Pourquoi ne ramasse-t-on pas les algues vertes en mer avant qu’elles ne s’échouent ?
Contrairement à d’autres cas de figure (par ex. les Sargasses aux Antilles), les algues vertes ne sont pas produites « au large » mais bien au sein des baies. Elles ne peuvent donc être interceptées « au large ».
Du fait des risques sanitaires liés aux émanations de H2S par les dépôts d’algues vertes quand elles entrent en putréfaction, des opérations de ramassage sont réalisées en haut de plage, à l’aide d’engins lourds de type tractopelle, camion-benne, qui sont à ce jour les méthodes les plus efficaces en termes de rendement d’algues collectées sur les dépôts massifs. Ces actions de ramassage en Bretagne sont soutenues par les services de l’Etat dans le cadre du PLAV.
Actuellement et suite à de premières expérimentations, des expérimentations sont menées afin d’intervenir au niveau du rideau de bas plage où les algues sont concentrées à une faible profondeur d’eau. L’objectif est double :
- Mettre en place un ramassage dit préventif (d’octobre à mars) ciblant le stock résiduel de la biomasse algale de fin de saison afin d’éviter un démarrage rapide des proliférations d’algues vertes lorsque les conditions météorologiques (ensoleillement, température) sont favorables. Il s’agit donc de limiter la reconduction interannuelle du phénomène.
- Réduire les échouages dans les zones difficilement accessibles pour un ramassage à terre par des engins mécaniques.
La collecte des algues vertes en infralittoral (immergées sous plusieurs mètres d’eau), par système de chalut ou de pompage, fait face à de nombreux défis économiques et technologiques du fait d’un rendement relativement faible lorsque la densité des algues vertes est faible, hors rideau, et de leur caractère colmatant. De plus, pour des raisons écologiques de préservation de la biodiversité, ces méthodes ne sont pas privilégiées.
En référence à ce qui est réalisé dans les Antilles Françaises pour lutter contre les échouages massifs de Sargasses, la mise en place de protection par barrages flottants ou de barrages associés à des filets semble peu adaptée à la géomorphologie, au marnage et à l’exposition aux vagues des sites soumis aux marées vertes sur le littoral breton. La nature de l’algue elle-même (colmatant et flottant entre 2 eaux) rend aussi de tels dispositifs peu opérants.
Pour des compléments d’information sur les stratégies et outils de ramassage : https://www.ceva-algues.com/document/ramassage-des-algues-vertes/